Peindre en 2013, peindre comme on peignait au début du XIX, peindre, quand la peinture était un art majeur, où les courants de toute nature se sont succédés avec le succès que l'on connaît, mais peindre aujourd'hui ?

 

La peinture a-t-elle encore sa place, apporte-t-elle une réponse ou pose-t-elle les bonnes questions ? Le langage pictural, face à ceux, multiples, qu'apportent les nouveaux plasticiens, a-t-il encore du poids dans le questionnement de l'artiste face à son temps.

 

Face à cet Art social, qui suis-je ? Face au destin de l'art, qui suis-je quand je m'essaye, non pas à découvrir des formes nouvelles, mais seulement à mettre au jour des expériences intérieures, d'exprimer des sensations et de traduire mon imaginaire en réel ?

 

Je ne cherche certainement pas à être moderne, ni contemporain. Je peins tout simplement, je crée un visuel, dont je ne maîtrise pas toujours la signification, parce que la forme et la couleur, sont plus forts que le sujet, et m'entraînent dans une explication plastique. Le sujet, est un point de départ, un support. Je ne cherche pas à rendre explicite, mais à trouver un équilibre pictural, et le sujet du monde des vivants, devient objet du monde de la figuration, qui n'existe que sur ma toile, et qui tend à appeler un regard. Et cette figuration, peut être narrative, comme elle peut devenir abstraite, mais je ne le décide pas, car c'est la peinture qui décide, ce sont les formes et les couleurs, cent fois redessinées ou recouvertes et même arrachées. Et si je franchis la barrière du visible, pour tomber dans une certaine gratuité du langage qu'est l'abstraction, ce n'est pas nécessairement un choix ou le résultat d’une réflexion, mais plus souvent le résultat d’un regard sur ma toile, d'un face à face avec elle, jusqu'à ce qu'une sorte de vérité interne s'impose. C’est l’heure de la révélation, lorsque’il y a soudainement une adéquation parfaite, entre sujet, forme et expression de mon mystère intime. Et cette forme concoure à un style, garant de la cohérence de mon travail.

 

C'est ce à quoi je m'exerce.